Plus rien ne s’oppose désormais à la tenue de l’audience de confirmation des charges dans l’affaire le procureur près la CPI contre Laurent Gbagbo, dès ce 19 février. L’ultime demande de report de Maître Emmanuel Altit, avocat principal, a été rejetée par la juge Silvia Fernandez de Gurmendi, de la Chambre préliminaire I. Emmanuel Altit souhaitait un report pour pouvoir faire face à la «stratégie de l’inondation» du procureur, qui a attendu la date limite (le 17 janvier) pour transmettre de nombreux documents à la Défense, un mois avant le début des débats – alors que certains de ses éléments étaient manifestement à sa disposition depuis bien longtemps – et qui a continué à transmettre du «matériel» après la date limite. La juge a été visiblement convaincue par les arguments du procureur, qui a dissocié «les preuves incriminantes» des autres documents, qui peuvent être transmis durant toute la période durant laquelle les enquêtes se déroulent. Pour le procureur, une telle transmission continue relève de «l’obligation». Parmi les 893 éléments transmis le jour de la date limite, il y avait, se défend le procureur, des courriers électroniques trouvés sur des terminaux électroniques. Et il fallait qu’une «société extérieure» les traite avant exploitation. Par la suite, plaide le procureur, il fallait bien sélectionner les courriers électroniques pertinents et ceux qui n’avaient rien à voir avec l’affaire. C’est son point de vue qui a triomphé. Puisque la Défense a été déboutée.
Philippe Brou