«Jagger» a-t-il encore toute sa tête ? En tout cas, lors de son dernier concert à l’Olympia de Paris, il a, comme à son habitude, fait une incursion sur le terrain très glissant de la politique ivoirienne à travers des propos qui brillaient par leur incohérence manifeste. Il a essayé d’établir un fait étrange : le président Gbagbo que la majorité des Ivoiriens a entendu lors de ses deux interventions à la Cour pénale internationale, serait un «malade mental». Pourquoi ? Parce que lors de la première audience après sa déportation brutale de la Côte d’Ivoire, il a expliqué à la juge de la Chambre préliminaire I Silvia Fernandez de Gurmendi qu’on l’appelait certes «Koudou» mais que le nom de son père ne figurait pas officiellement dans son nom à l’état-civil. Et parce que lors de l’audience de confirmation des charges, il a fait une remarque sur le fait qu’on peut dire désormais «madame la procureure» là où par le passé la fonction était énoncée uniquement au masculin – «madame le procureur». Ce qui serait absurde parce qu’il n’était pas là pour «faire une dictée». «Gbagbo a perdu tout. On ne va pas en plus condamner un malade mental», a-t-il poursuivi, dans le cadre d’une «défense» paradoxale qui entend procéder par l’humiliation. Alpha Blondy s’en est également pris aux patriotes ivoiriens qui dénonçaient les massacres de la rébellion pro-Ouattara deux ans après l’ethnocide impuni de Duékoué. «Ceux qui sont devant l’Olympia avec des prospectus avec des corps déchiquetés. Vous croyez faire honte à qui ? A vous-mêmes ? C’est la Côte d’Ivoire que vous montrez comme ça. Alors, il faut qu’on trouve une solution intelligente. On ne peut pas dire qu’on veut être souverains et venir dans le pays des gens pour venir s’humilier entre nous. Ça ne va pas la tête ? Pourquoi on est bêtes comme ça ? On n’a qu’à se soutra les gars !»
Jugera qui pourra !
Benjamin Silué